Bonjour! Je m'appelle Iris Shepard mais mes amis me surnomment //. Je suis né(e) à Washington D.C le 21 février et de ce fait j'ai donc 25 ans. Côté cœur, je suis fiancée, sachant que mon orientation sexuelle est hétéro. J'appartiens au groupe NCIS.

Iris a hérité de certains traits de caractère de sa mère, tel que l'obstination, la détermination et la débrouillardise. Quoique, en étant orpheline, elle ait dû le devenir rapidement alors ce n'est peut-être pas due directement au caractère de sa mère. Elle sait se montrer calme même si impulsive par moments, ce qui fait qu'elle peut s'emporter rapidement. Souriante, joyeuse, ce sont des mots qui peuvent très bien la décrire. Elle est de nature positive, tentant de voir les bons côtés dans les pires moments. Travailleuse, même si la belle blonde est la mère d'un petit garçon, elle n'hésite pas à faire des heures supplémentaires s'il le faut. Fêtarde, ça elle l'est moins depuis qu'Évan est arrivé dans sa vie, c'est vrai que l'arrivée de son fils l'a fait beaucoup mûrir. Bienveillante, ce n'est pas le genre de personne qui cherchera à vous faire du mal, sauf si vous lui avez fait du mal auparavant ou à l'un de ses proches, ou bien que vous êtes une menace pour elle, ou pour finir, en travers de son chemin. Secrète, elle ne dit pas tout, même aux personnes qui sont le plus proche d'elle, c'est qu'il y a des choses qu'elle ne souhaite pas dévoiler de sa vie avant d'être arrivée au NCIS. Iris ne se laisse pas facilement marcher sur les pieds. Contrairement à sa mère, la diplomatie ce n'est pas trop son truc, un peu trop franche et directe, elle ne passe pas quatre chemins pour dire ce qu'elle pense et sait trouver les mots qui font mal, même si ce n'est pas forcément volontaire. Parce que même si sa mère est sa supérieure et que son fiancé travaille dans le bureau d'à côté, elle sait faire la part des choses et tente de mêler le moins possible vie privée avec vie professionnelle, même si ce n'est pas toujours facile !

Le truc, c'est que depuis son retour de Colombie, Iris a changé et surtout au niveau de son caractère. Elle est tendue, sur ses gardes, aux aguets. Son esprit lui joue des tours, lui faisant croire que ses cicatrices lui font toujours aussi mal qu'avant – lorsqu'elle ne prend pas d'antidouleurs – ainsi, elle est tombée dans une certaine addiction aux médicaments, sans pour autant l'avoir vraiment remarqué. Elle s'emporte plus rapidement, se méfie plus facilement des gens. Sa vie est devenue un enfer depuis son retour de mission, c'est dur de vivre ainsi, de savoir que lorsqu'on va s'endormir on va rejoindre un monde fait de cauchemars qui nous rappelleront ce qu'on a subi. Une nuit, Évan est venu la voir parce qu'il avait fait un cauchemar, la réveillant d'un cauchemar qu'elle faisait elle-même, par réflexe, Iris a pointé son arme sur lui avant de, quelques secondes plus tard, la baisser en s'excusant à maintes reprises du geste qu'elle venait de faire. Nerveuse, paranoïaque, elle est capable de croire qu'on la suit dans la rue alors que non, le problème, c'est qu'après ce qui lui est arrivé, elle a cette peur qui la hante que des gens de la milice colombienne viennent la chercher ou viennent faire du mal à ses proches. Torturé, c'est donc un mot qui la décrit, psychologiquement comme physiquement, bien entendu. Iris essaye vraiment de faire des efforts pour s'en sortir, depuis peu, elle a la possibilité de retourner travailler, devant rester à son bureau, n'accompagnant pas ses collègues sur le terrain, mais cela lui convient très bien. C'est vrai qu'à présent, elle pourrait être un danger avec une arme, pouvant croire qu'un individu la menace ou menace des gens alors que c'est faux. C'est que, voyez-vous, à force de rester à longueur de journée chez elle, cela lui faisait plus de mal que de bien. Se reposer, d'accord, mais pas à ce point. Parce que même après ce qu'elle a vécu, la jeune femme a besoin de bouger et de ne pas être enfermée quelque part, ce qui fait poser la question ; combien de temps va-t-elle pouvoir supporter de rester « enfermée » dans les locaux du NCIS sans pouvoir suivre son équipe sur le terrain ?

Iris est une erreur qui n'aurait pas dû arriver et pourtant elle est bel et bien là. Pilule oubliée ou ayant mal fonctionné ou encore capote ayant craqué ou tout simplement oublié . Quoi qu'il en soit, Iris naquit alors qu'il aurait été facile d'avorter, ou pas, car elle fut ce que l'on appelle un déni de grossesse. Découvert bien trop tard pour disparaître, il fallut bien assumer, mais pas totalement. La décision fut prise de l'abandonner. Ainsi, à sa naissance elle devint pupille de l'état, passant de famille d'accueil en famille d'accueil, et de foyer en foyer. Sa vie fut loin d'être rose, elle aurait tant aimé avoir une famille, que quelqu'un veuille bien d'elle. Grandissant, ses chances d'être adoptée s'amenuiser de jour en jour et au final, cela n'arriva jamais. Enfant turbulente, pleine d'énergie, positive et souriante, elle devint peu à peu une élève pas tout jour studieuse, rebelle, la colère de ne pas être comme les autres enfants grondant en elle, insolente par moments, mais ayant au fond un cœur bon, Iris ne fit pas toujours les bons choix. Elle s'attira des ennuis, en arrivant à avoir des déboires avec la justice durant son adolescence. Il lui arriva même de fuguer des familles qui l'accueillaient sans avoir comme justification qu'ils se comportaient mal avec elle. Ça, ça lui est arrivée à plusieurs reprises, elle s'en souvient encore aujourd'hui et n'en parle pas. C'est quelque chose qu'elle garde cachée au fond d'elle, inutile de remuer le couteau dans la plaie. Ces expériences qu'elle a eues durant sa jeunesse l'ont formées, ont fait d'elle la jeune femme qu'elle ait aujourd'hui.

S'il n'y avait pas eu Mathieu, fils d'un des professeurs qu'elle a connu, il n'y aurait pas eu Évan. Qui aurait cru que le jeune homme aux origines françaises, adolescent droit qui l'aida à retourner dans le droit chemin deviendrait un trafiquant de drogues, alors qu'elle qui allait droit dans le mur, droit vers une vie où elle aurait probablement plus d'un séjour en prison, deviendrait agent fédérale ? Qui aurait cru que ces deux vies changeraient autant ? Que ces deux destins s'inverseraient, s'échangeraient avec l'autre . Iris ne voulait pas y croire, elle préférait faire confiance en son petit ami et elle n'avait aucun soupçon alors qu'il voyageait régulièrement à travers le pays. L'amour rend aveugle. Avant lui, elle avait eu quelques expériences amoureuses, puis lorsqu'il arriva dans sa vie et qu'ils tombèrent amoureux, elle n'en aima aucun autre. Au fond, elle se raccrochait à lui, à cet amour qu'il lui offrait, lui qui avait une famille, lui qui voulait bien d'elle et qui ainsi, lui donnait l'affectation qu'elle n'avait jamais eue, cette famille qu'elle désirait tant. Alors bien sûr, lorsqu'il lui demanda sa main elle n'hésita pas un instant et accepta. La bague était belle mais ce n'était pas ça qui comptait, c'était qu'elle avait enfin cette famille qu'elle désirait tant, bon, un début de famille, mais c'était déjà ça.

À l'approche de la fin de sa formation en tant qu'agent du NCIS, elle fit une découverte qui lui tomba dessus. On pourrait croire qu'Iris est loin d'être futée mais c'est tout le contraire ! C'est juste qu'elle n'avait pas cherché à faire le rapprochement, au fond, elle s'en fichait, elle n'avait jamais cherché à retrouver ses parents. Après tout, pourquoi les chercher alors qu'ils n'avaient pas voulu d'elle ? Cependant, cela s'imposa à elle durant un rendez-vous avec la directrice, celle-ci était sa mère. Celle qui l'avait abandonné à la naissance. Bien sûr, la colère revint gronder en elle, cependant la belle blonde fit preuve de maîtrise et de calme, chose qui lui sembla plus qu'étonnant avec du recul, elle qui avait toujours imaginé qu'elle s'énerverait, crierait si un jour elle rencontrait celle qui l'avait porté. Et la voilà devant elle, cherchant peut-être quelques détails de ressemblances à la rousse qui se tenait dans la même pièce qu'elle. Cette femme qui semblait bien sur tous les abords et qui avait comme rôle d'être directrice d'une agence fédérale. Était-ce pour ça qu'elle n'avait pas voulu d'elle dans sa vie ? Parce qu'elle avait une telle ambition et qu'un bébé la dérangerait plus qu'autre chose ?

Cependant Iris avait tant désiré avoir une mère que sa colère se fit plus sourde peu après leurs retrouvailles et aussi étonnant que cela puisse paraître, un début de rapprochement se fit rapidement. En arrivant même à l'appeler pour la première fois "maman" au détour d'une conversation un peu houleuse dans un ascenseur. Encore aujourd'hui elle se demande comment elle a pu en arriver là si vite. Maman, ce n'est quand même pas un mot anodin et encore moins quand c'est prononcé pour nommer une parfaite inconnue en qui vous nourrissez quelques sentiments négatifs à son encontre. Les choses se firent vite, plus vite que toutes deux auraient pu l'imaginer. Alors que la jeune femme allait se retrouver à la rue car son immeuble allait être vidé de ses habitants, elle accepta la main tendue que lui offrir sa mère d'aller habiter chez elle. Elle qui aimait son indépendance, n'aimait pas être redevable et encore moins aller habiter chez quelqu'un qu'elle ne connaissait pas, venait d'accepter cette proposition. Comme quoi, son inconscient désirant tant avoir ce lien, cette relation qu'elle n'avait jamais eue et qu'elle avait tant eu envie la guidait contre son gré. Leur début furent tumultueux, parce qu'il y avait de la rancœur de la part de la belle blonde, rancœur qu'elle avait nourrie pendant toutes ces années et qu'elle cherchait à faire disparaître, ressortait plus qu'autre chose. Mais elle avait aussi envie d'avoir une relation plus harmonieuse, à défaut d'être parfaite, moins de conflits seraient plus appréciables. Ce genre de choses se fait avec le temps et beaucoup de patience et toutes deux en avaient bien besoin pour apprendre à se connaître. Dur pour une jeune femme qui ne se confie pas beaucoup et qui a appris à faire les choses par elle-même et surtout, ne pas compter sur les autres.

C'est un accord qui lui avait permis d'intégrer le NCIS. Un accord entre elle et le juge qui s'occupait de son dossier. Il avait bien vu qu'elle n'était pas une mauvaise personne, juste égarait, en manque de repères, en manque de personnes pour l'entourer, la soutenir et l'encourager. Alors, au lieu de la sanctionner il lui avait proposé cet accord. Elle réussissait ses examens, intégrait le NCIS, faisait la formation et tentait au moins d'aller jusqu'au bout et il n'y aurait pas un énième délit sur son casier, mieux encore ! Il clôturait son dossier, le rendant vierge de tous méfaits. Il fallait juste qu'elle se remette sur le droit chemin, qu'elle y reste. Et devenir agent du NCIS était un excellent moyen pour elle d'y parvenir. Sur le moment Iris avait eu du mal à comprendre ce que venait de lui proposer cet homme, le temps que l'information remonte et soit traitée dans le cerveau et elle avait enfin articulé les mots qui scelleraient le reste de sa vie. Oui elle acceptait. Elle acceptait cette chance qu'on lui offrait. Elle n'avait pas hésité un instant. Et maintenant, elle arrivait au bout de sa formation, elle allait enfin le devenir ! Mais alors que ça allait mieux entre sa mère et elle, une révélation dont Iris se serait bien passée vient la bouleverser. Les détails, les indices qu'elle avait refusé de voir jusqu'à présent venaient de s'imposer à elle quand sa génitrice lui annonça la découverte qu'elle avait faite sur son fiancé. Mathieu dealait de la drogue.

Son monde s'effondra, la colère mêlait au chagrin la submergea. Elle qui venait d'annoncer qu'elle était enceinte – décision avouons-le, pas très futée vu qu'elle venait de devenir agente fédérale – voilà que celui qu'elle aimait, qui avait cru en elle et avec qui elle avait décidé de fonder une famille faisait en fait partie de ces personnes contre qui elle devait lutter. Elle eut cette impression qu'elle se retrouvait de nouveau seule. Qui plus est, elle allait devoir élever seule un enfant. Elle n'a jamais regretté d'avoir eu son fils si jeune, lui serait sa famille, lui serait ce phare dans la nuit qui la guiderait, il lui donnerait l'affection qu'elle avait tant désirée. Alors bien sûr, il y avait sa mère. Mais c'était encore trop récent et trop précaire entre elles pour qu'Iris puisse vraiment réussir à la compter dans l'équation, même si elle pouvait compter sur elle pour l'aider. Mais pourquoi avoir fait ses recherches ? Peut-être parce que sa mère prenait à cœur ce rôle dont elle n'avait pas voulu pendant tout ce temps ? C'est ce que font les mères, elles veillent sur leur progéniture, qu'elles le veuillent ou non.

Peu de temps après la naissance de son fils, Évan, sa mère faillit mourir dans une fusillade. Ainsi, elle apprit dans la foulée que celle-ci était atteinte d'une maladie, information qu'elle s'était bien gardée de lui communiquer. Des mois passèrent et la tristesse des premiers moments devint de la mélancolie, repenser aux moments qu'elles avaient passés ensemble voilà tout ce qui lui restait en attendant avec espoir que sa mère se réveille. Iris n'a jamais douté de ça. Çà prendrait le temps que ça prendrait, mais celle-ci finirait bien par émerger. Un train-train s'installa où ses journées s'organisaient entre passer du temps essentiellement avec son fils, au NCIS et le reste du temps au chevet de sa mère, à lui parler sans grande conviction. Doutant déjà que celle-ci puisse l'entendre dans son sommeil, quel intérêt pourrait-elle trouver à ce que lui racontait sa fille ? Raconter ses journées n'avait rien de palpitant. Le jour arriva enfin où on lui annonça qu'il y avait des signes de réveil, pourtant, Iris resta prudente. Elle préférait ne pas se précipiter dans l'enthousiasme d'une telle nouvelle. Non, pour l'être il fallait qu'elle voie. Qu'elle voit sa génitrice ouvrir les yeux, là, oui, elle pourrait montrer de la joie. En attendant, elle préférait rester prudente. Avec un tel coma, des questions vinrent dans son esprit, tel que "Se souviendrait-elle d'elle ?". C'était une grande angoisse pour elle. Et si elle n'était plus personne pour elle. Ce serait comme un second abandon, même si la rousse n'y serait pour rien ce coup-ci. Heureusement, quand le moment vint où sa mère s'éveilla, ses angoisses nourrirent pendant tous ces mois s'envolèrent. Elle allait bien, elle était en vie, rien n'avait changé.

Les ennuis semblaient être derrière elles, alors que sa grossesse avait à peine débuté, elle avait fait la rencontre d'une personne faisant partie du passé de sa mère, mais surtout de son grand-père. René Benoît, dit la Grenouille, qui d'après ce que sa mère lui avait expliqué, avait assassiné des années en arrière son père. Qu'en penser ? Iris l'avait cru. Elle ne pouvait pas faire autrement. Elle n'avait que sa parole et soit, elle voulait bien y croire. Lorsqu'elle avait été enlevé par cet homme, elle avait bien entendu éprouver de la colère envers lui, un certain ressentiment car il avait tué son grand-père. Mais surtout, elle avait ressenti un certain détachement par rapport à la situation, on l'avait incluse dans une affaire qui n'était pas la sienne, qui ne la concernait pas et surtout, dont elle n'avait aucune envie de faire partie. Et après tout ? Qu'en avait-elle de ce grand-père qu'elle n'avait même pas connu ? Un individu qui avait participé à convaincre sa mère de l'abandonner ?! Non, franchement, ce n'était pas ses oignons et une fois libérée, après avoir demandé à avoir des réponses sur le pourquoi du comment qu'elle s'était retrouvée sur ce bateau avec ce trafiquant d'armes, Iris avait laissé sa mère régler ça. Ce n'était pas son problème. Il était mort. Une affaire de régler.

Cependant, sa mère n'avait pas eu qu'une mésaventure dans sa vie, preuve en était qu'elle s'était retrouvée dans le coma pendant plusieurs longs mois dans un hôpital, ayant frôlé la mort durant une fusillade. Fusillade due à son passé. Encore une fois, passé qu'elle n'avait pas évoqué. Est-ce qu'Iris pouvait le lui reprocher ? Pas vraiment. Elle ne lui avait pas posé des questions. Enfin si, mais pas sur ce genre de sujet. Et pourtant, la peur de la voir mourir l'avait emporté et elle avait à nouveau exigé des explications. Tout le monde a des secrets, des erreurs, des péchés qu'ils souhaitent garder pour eux. Iris la première. Cependant, l'incident qu'avait vécu sa génitrice l'avait poussé à ressentir un sentiment d'inquiétude et à se soucier d'elle, plus qu'à présent, plus qu'elle ne l'aurait imaginé et cru. Elles en ressortirent plus proches l'une de l'autre. Iris la soutenant dans sa longue rééducation, comprenant aussi bien qu'on le peut quand on n'est pas dans la position de la personne, ce que la rousse éprouvait par rapport à ce changement de position qu'elle avait au sein de l'agence qu'elle dirigeait. Devenir codirectrice alors que l'on ait fait ses preuves, ça fait forcément mal à l’ego.

Cela faisait plusieurs mois qu'elle sortait avec l'agent Anthony DiNozzo qu'un énième événement survint dans sa vie. Une évasion de plusieurs prisonniers d'une prison de haute sécurité l'impacta plus qu'elle ne l'aurait imaginé. Ce fut en allant chercher son fils à sa maternelle qu'elle découvrit avec horreur que celui-ci avait disparu, coïncidence ou pas, on l'avait enlevé. Était-ce personnel ? La blonde n'en savait rien. De mémoire, elle ne connaissait pas ce type qui lui avait pris son fils. Alors qu'elle était entraînée pour réagir avec calme face à une telle chose, le fait que le gamin disparu fut son propre fils changea les choses. Elle n'était plus l'enquêtrice qui cherchait à ramener l'enfant en sécurité, mais la victime, la mère désorientée, effrayée et pleine de rage et surtout, incapable d'agir pour porter secours à son enfant. Cela changeait bien des choses et surtout sa réaction face à ce drame. La panique, les larmes. Elle réussit quand même à appeler sa mère et son petit ami pour leur faire part de la situation, il ne fallait pas qu'elle soit seule, il fallait qu'on l'aide et même si elle était dans tous ses états, son cerveau avait quand même réussi à faire en sorte d'avoir quelques bonnes réactions. Le soutien est important dans ce genre de moment.

Elle mangea peu, dormi peu et les quelques fois où le sommeil l'emporta, il fut léger et rapide. Elle appela plus de raisons des enquêteurs charger de retrouver Évan, réagissant comme toutes mères inquiètent de savoir sa progéniture entre les mains d'un individu dangereux. Au lieu de tourner en rond comme un lion en cage, Iris décida de se rendre au NCIS. Peut-être réussirait-elle à faire quelque chose d'utile à défaut de pouvoir voler au secours de son garçon ?! Cependant, il n'y avait pas que ce cinglé qui était à présent dehors et l'un de ses camarades avaient décidé de s'en prendre à son lieu de travail. Comme quoi, elle ne serait pas épargnée par les événements. Heureusement, elle ne fut pas blessée. Sa mère, si. Pas gravement, une jambe est mieux qu'une balle en plein cœur ou pleine tête. L'homme, un sniper, avait pris la fuite alors que les secours arrivaient. Sage décision pour ne pas se faire attraper.

Ce furent plusieurs jours plus tard que les policiers chargeaient de l'enquête sur son fils le retrouvèrent. Le soulagement l'envahie. Heureusement, le petit garçon n'avait rien eu, hormis l'enlèvement il n'y avait pas eu d'attouchements ou autres gestes déplacés. Mais alors pourquoi lui et pas un autre ? La jeune femme se le demandait bien. L'enfant ne lui parla pas plus que ça de ce qu'il avait vécu, traumatisé par ce qu'il avait vécu, sûrement, mais encore bien dans ses bottes. Toujours le même bout en train qui pouvait la faire tourner en bourrique. Et en plus de ça, il s'était trouvé un complice en Anthony DiNozzo, le petit ami de sa mère. Dans ce genre de situation où on se retrouve démuni, on doit pouvoir compter sur un maximum de soutien et la présence de l'agent spécial lui avait fait du plus grand bien. Cela faisait à présent plusieurs mois qu'ils sortaient ensemble quand le drame de l'enlèvement d'Évan arriva. Iris n'aurait jamais imaginé tomber amoureuse de lui. Après tout, il n'était pas son genre et surtout, elle lui en voulait de ne pas avoir su protéger sa mère plusieurs années plus tôt. Et pourtant, il y avait bel et bien eu un rapprochement entre eux. Aussi étonnant que cela puisse être, ça avait accroché. La belle blonde n'avait rien pu y arriver, on ne contrôle pas ce genre de choses.

Son cœur avait été brisé après la trahison de Mathieu, elle avait alors pensé ne plus pouvoir un jour retomber amoureuse. Ce fut lors du bal masqué organisé par le maire pour commencer la nouvelle année sur un bon pied – une soirée de répit après tous les bouleversements qu'avait subis la ville ça ne pouvait que faire du bien ! – que leur relation prit un nouveau tournant. Est-ce qu'elle s'y attendait ? Pas du tout ! Pour elle, ça devait être une soirée normale, aussi normal que peut être un bal. Quelle ne fut pas sa surprise quand elle vit Anthony sur la scène, micro en main, nerveux – ça tout le monde pouvait le remarquer – qui commença à faire une sorte de mini-show pour finalement poser un genou à terre devant elle tout en sortant un écrin de sa poche. Mon dieu ! Il l'a demandé en mariage ! Elle ne s'y attendait pas ! Et bien sûr, Iris accepta. Cela ne faisait que quelques mois qu'ils se fréquentaient, mais oui, elle voulait passer le reste de ses jours avec lui. Peut-être trop tôt pour certains ? Pas pour eux en tout cas.

Alors qu'ils étaient en pleine préparation de leur mariage, une occasion s'offrit à Iris, la possibilité de faire sa première mission sous couverture. Bien entendu elle accepta avec enthousiasme. La base de l'enquête était sur le meurtre d'un marins, de fil en aiguille ils avaient fini par remonter jusqu'à des bases contenant des armes nucléaires, celui-ci voulant apparemment vendre les codes à une milice. Milice qu'ils allaient devoir aborder durant leur séjour en Colombie. Ils devaient se faire passer pour un couple de marins qui voulaient eux aussi donner les codes contre de l'argent. C'était ce qu'ils avaient fait et ça avait mal tourné. Pourtant, c'était une mission toute simple. Donner les faux codes et repartir dès le lendemain. Ils auraient mieux fait de s'en aller le jour même. Elle s'était réveillée liée à une chaise en bois dans une case en pleine forêt et c'était là que le cauchemar avait commencé.

Ils les avaient torturés et ces séances ils les avaient filmés et envoyés au NCIS. Histoire de faire comprendre qu'ils savaient, qu'ils avaient compris leurs manigances. Alors bien sûr, au début ils ne savaient pas, ou faisaient semblant de ne pas savoir que les deux agents étaient sous couverture, puis leurs véritables identités avaient été révélés. Leurs geôliers réclamaient les véritables codes des armes qu'ils étaient censés leur livrer, comme si les États-Unis allaient se plier aux ordres de vulgaires mercenaires. Leur souffrance était le résultat de leur vengeance pour avoir essayé de les berner. Iris avait sauté sur l'occasion une fois pour mordre l'un de ces hommes. Un coup de rébellion pour leur montrer qu'ils ne la briseraient pas comme ça, qu'elle ne se plierait pas facilement. Une fois elle avait même réussi à s'échapper, aller savoir comment ! et avait embarqué dans la foulée son coéquipier, car il était bien sûr hors de question de le laisser ! Ils avaient couru, cherchant à mettre le plus de distance entre eux et le campement, ne sachant pas où ils allaient mais en tout cas, partout sauf où on les avait retenu prisonniers. On remarqua finalement leur absence et la traque commença. Ils avaient même des chiens pour flairer leurs odeurs. Cela lui sembla durer à peine une heure, voire même moins alors qu'il fallut au moins quelques heures avant de les rattraper, de les récupérer.

Leur colère fut terrible. La punition se fit au centre du camp et se fut Iris qui la subit. Attachée, on lui cassa tout d'abord l'une de ses jambes, pour lui apprendre à ne plus fuir, histoire de commencer à la rendre un peu plus docile. Elle ne pourrait pas aller bien loin comme ça. Puis le bruit d'un fouet claqua dans l'air, premier de nombreux autres qui vinrent lécher son dos et y laisser des marques sanglantes. Au début elle sera les dents, ne voulant pas montrer qu'elle souffrait même si c'était évident. La blonde avait perdu le compte des coups qu'on lui portait quand la démonstration de sa douleur finit par sortir de sa gorge. Bien sûr, le tout fut filmer et envoyer au NCIS après explication de pourquoi ils en étaient arrivés là. Les otages avaient osé essayer de s'échapper. Ils en subissaient à présent les conséquences.

Leurs supplices devinrent plus durs, plus violents. Ce fut Iris qui prit sans doute le plus. Et à chaque fois la caméra tournée et son contenu étaient envoyés aux États-Unis. L'électricité fut évidemment plus dure que les cigarettes écrasaient sur ses membres, servir de cendrier était loin d'être une sensation agréable. Son corps fut mis à rude épreuve, plus que précédemment. La fatigue s'accumula, elle avait l'impression qu'entre chaque séance peu de temps s'écoulait. Était-ce une simple impression ou la réalité ? Elle n'aurait su le dire. Ses résistances finirent par faiblir de jour en jour et ce qui devait arriver arriva. Son cœur lâcha. Les soubresauts qui secouaient la belle blonde s'arrêtèrent brusquement quand la mort vint. Quand les hommes le remarquèrent – rapidement – ce fut en quelque sorte la panique et dans l'agitation l'appareil tomba au sol alors qu'on commençait un massage cardiaque en vue d'essayer de la réanimer. L'un d'entre eux eut l'idée de l'éteindre. L'enregistrement s'arrêtant sur un plan d'Iris allongeait au sol avec certains de ces tortionnaires autour d'elle qui s'activaient.

À partir du moment où elle est revenue à la vie et le moment où l'équipe de sauvetage les a retrouvés dans la forêt, les souvenirs de la jeune femme lui paraissent brumeux. Rapidement la fièvre l'envahit, ses plaies s'étant infectées, elle était déjà bien mal quand Logan réussit à les faire s'enfuir une seconde fois. La peur les taraudait à chaque instant. Ils passèrent plusieurs jours, peut-être même une semaine ou plus seuls dans la jungle, cherchant à fuir et se cacher en même temps. L'espoir d'être retrouvée faiblissait chez Iris. Rapidement elle se mit à perdre régulièrement conscience, son état étant bien trop grave. Le besoin d'avoir des soins adaptés se faisant plus pressant chaque jour. Aujourd'hui encore elle ne saurait vous affirmer qu'elle était réveillée quand les secours arrivèrent, elle a l'impression d'avoir de très vagues souvenirs, beaucoup trop furtifs, juste des instants de quelques secondes où elle revenait à elle pour replonger juste après dans le sommeil. Beaucoup trop bref pour lui paraître réel.

Plusieurs journées passèrent avant qu'elle ouvre les yeux, se retrouvant dans un endroit qui n'était pas celui dans lequel il lui semblait s'être endormie pour la dernière fois. Ça y est ! Elle était sauvée ! En sécurité aux États-Unis. Allongée dans un lit d'hôpital avec sa mère à ses côtés. Celui-ci lui semblait être tiré tout droit d'un rêve alors au début elle n'y cru pas, pensant être dans un songe et toujours dans cette foutue jungle dans laquelle elle avait été piégé tout ce temps. Cependant, le contact et les mots rassurants de sa génitrice vinrent à bout de sa suspicion. Et delà, le soulagement l'envahie et les larmes coulèrent. Enfin ! Enfin son calvaire était fini ! Elle s'enquérie de l'état de santé de son coéquipier, demanda depuis combien de temps elle était ici, posa d'autres questions, mais surtout pleura de joie et d’apaisement.

Il lui fallut bien entendu du temps pour se remettre physiquement, pour pouvoir sortir de l'hôpital. Mais il lui faudrait un délai bien plus long pour se remettre psychologiquement de ce qu'elle avait vécu, dans l'éventualité d'un jour s'en remettre totalement ! Ce qui est peu plausible ! Les séquelles psychiques étaient lourdes et l'obligèrent à rester un moment chez elle, n'ayant pas l'autorisation de remettre les pieds dans les locaux du NCIS. Ainsi, passant de l'hôpital où il y avait un minimum d'activité – même si elle n'en tenait pas spécialement compte, son attention étant pleinement portée sur sa guérison – au calme plat chez elle. Son fiancé était au travail, sa mère aussi et son fils était à la maternelle. Que vouliez-vous qu'elle fasse ? La blonde avait bien son chat, mais la conversation est rapidement limitée avec un tel animal et les interactions aussi. Et comme Iris n'est pas du genre à rester longtemps sans rien faire, voilà qu'elle se mit rapidement à tourner en rond chez elle, à s'ennuyer ferme. C'est clair qu'il n'y avait pas grand-chose à faire une fois que tout a été fait ! Surtout que la jeune femme ne pouvait s'empêcher de sursauter au moindre petit bruit, son esprit s'emballant en un instant. Ses nuits étaient agitées de cauchemars, même si par miracle il lui arrivait d'avoir un sommeil sans rêve, plus réparateur que ceux où ses souvenirs remontaient à la surface. Le nombre de fois où Iris s'était réveillée en sursaut, arme au point, visant l'obscurité en quête d'une cible inexistante qui lui aurait voulu du mal. Même qu'une fois, et cela, la jeune femme s'en veut énormément et le regrette tout autant, elle visa Évan qui était venue la réveiller parce qu'il avait fait un mauvais rêve. Dans l'instant elle baissa son pistolet, s'excusant platement, les larmes aux yeux, ébranlée d'avoir agi ainsi, elle prit son enfant contre elle, répétant en boucle qu'elle était désolée. Heureusement, Évan ne lui en voulait pas, comprenant très bien que sa mère était agitée et surtout, n'était pas dans son état normal.

Un jour, Anthony voulu lui faire une surprise en rentrant plus tôt du travail. Sauf que voilà, les surprises ce n'étaient plus le truc à faire depuis qu'Iris était revenue de Colombie. Tendue, sur ses gardes et surtout devenue un peu paranoïaque, elle fut prise au dépourvue d'entendre quelqu'un rentrer dans leur logement. Elle ne fit pas le lien avec la possibilité que se soit son fiancé qui rentrait, mais cru bel et bien que c'était un intrus. Alors, elle braqua son flingue sur lui, posant le canon sur sa nuque et le menaçant de tirer. Oh ! Ça, elle n'aurait pas hésité si Tony n'avait pas déclaré que c'était lui et avait su la rassurer. Encore une fois elle s'en voulut d'avoir ainsi agi. Elle avait l'impression de devenir folle à cause de cette situation. Les larmes montèrent et coulèrent sur ses joues. Il fallait vraiment qu'elle aille mieux, elle n'en pouvait plus ! Son amoureux ne lui en voulu pas, il comprenait et surtout, réalisa qu'il était dans l'erreur d'avoir voulu ainsi la surprendre. Ça aurait fonctionné si elle n'avait pas vécu tout ce qu'elle avait vécu !

Plusieurs semaines passèrent encore avant qu'elle ne puisse retourner au NCIS. Et encore ! C'était surtout rester dans les bureaux à faire de la paperasse. Mais c'est toujours mieux que rester cloîtrer chez elle, Iris saisit l'occasion avec joie. Elle n'était pourtant pas une grande fan de ce genre d'activité, préférant l'action du terrain, cependant, ce n'était pas quelque chose qui la dérangeait particulièrement habituellement. Elle fut aussi contente de retrouver son équipe et son bureau, bref, un train-train qui lui était quotidien avant sa mésaventure à l'étranger. Et cela lui faisait du bien ! Elle avait l'impression d'avancer, d'arriver à mieux se reconstruire, ou en tout cas un peu plus concrètement que chez elle. Au moins, elle faisait quelque chose au lieu de ressasser ses souvenirs. Avoir du monde, des gens qu'elle connaissait autour d'elle toute la journée arrivait à la rassurer. Surtout que son fiancé était dans les bureaux juste à côté de ceux de son équipe, et rien que ça, ça la soulageait d'avoir cette présence rassurante non loin d'elle. Bien sûr, elle le savait que tôt ou tard elle finirait par vouloir plus, ne plus se contenter de rester là et vouloir retourner à l'extérieur, mais Iris le savait, elle n'était pas prête, vraiment pas prête. Déjà qu'elle était un danger avec une arme, même si ça ne l'empêchait d'en avoir toujours une sur elle, élément rassurant, elle se sentait plus en sécurité avec son pistolet à sa ceinture. L'agent fédéral avançait pas à pas dans sa guérison …

FICHE PAR ROMANE