Il y avait des jours où on n’avait pas forcément envie de rester seul chez soi à tourner en rond. En temps normal, c’était vrai Jennyfer passait souvent ces soirées à faire comme si elle était encore à son bureau, c’était à dire qu’elle continuait de bosser sur des dossiers qu’elle ramenait chez elle mais aujourd’hui, elle n’en avait pas envie. C’était vrai quoi, à quoi bon continuer inlassablement à faire comme si rien n’avaient changé alors que son poste, elle n’avait pas l’impression qu’elle aura encore le loisir de le retrouver. C’était Vance qui dirigeait la plus grande partie du Ncis, plus elle. Elle était juste le second couteau et cela la faisait toujours autant enragé qu’au départ. Elle n’avait pas quitté son poste volontairement bon sang, elle n’avait pas eu le choix mais il semblerait que les hautes sphères ne le voyaient pas de cet œil-là même si sa maladie était stabilisée et son retard sur les dossiers rattrapés. Alors oui à quoi bon continuer de se foutre la santé en l’air en ne fermant presque plus les yeux, en travaillant tous les jours jusqu’au pas d’heure s'il n’y avait rien qui changerait. Un petit ras le bol pour la rouquine. Et elle en avait assez aussi de tourner en rond chez elle mais que faire d’autre ? Elle n’allait pas décemment aller à chaque fois que l’ennui la prenait jusque chez sa fille qui avait son fils à gérer en plus de son travail, elle était assez occupée comme ça et de plus, elle ne lui devait rien au contraire. Elle aurait pu sonner à Ziva, mais celle-ci avait bien d'autres chat à fouette avec un autre agent que pour qu’elle prenne la peine de la déranger. Allez voir le légiste, peut-être mais il méritait lui aussi un peu de paix. Il ne restait plus qu’une seule personne : Leroy Jethro Gibbs.

Lui aussi il restait tard dans les locaux alors que tout les autres s’encourraient dès qu’ils le pouvaient comme si ils avaient le feu aux fesses, lui aussi devait passer son temps dans sa cave à construire elle ne savait plus trop quoi. Mais bon là encore, elle avait peut-être un peu trop d’ego que pour se déplacer ou lancer une invitation en bonne et due forme. Elle n’en fit rien, comme d’habitude. En tout cas coute que coute, elle ne resterait pas ici pour passer la nuit, les chaises sont vachement inconfortables. À peine l’heure pour retourner chez soi avait sonné que la rousse avait plié baguage pour rentrer chez elle. Suffit pour aujourd’hui, cela risquait d’en étonner plus d’un mais qu’importait, elle n’avait pas non plus de compte à leur rendre, elle faisait encore ce qu’elle voulait. Rentrée chez elle, elle du résister avec ferveur pour ne pas aller rejoindre le bureau de feu son père et continuer diverses paperasses de bas étage. Non aujourd’hui on décrochait. Résistant, elle avait mangé un petit morceau avant de repartir dans son salon. A vrai dire, elle avait espéré que son téléphone sonne ou que quelqu’un sonne à sa porte mais rien ne venait. Bien décidée à se changer les idées quand même, elle avait allumé un feu de l’hâtre de la cheminée en y adjoignant quelques buches. Le feu ouvert débutée, elle s’était installée dans un de ces fauteuils son regard émeraude regardait danser les flammes sans autre but précis. Partie dans ses pensées, elle perdit quelque peu la notion du temps et de l’endroit jusqu'à ce qu’un son qu’elle identifia qu’au deuxième coup comme celui de la sonnette de sa porte d’entrée retentit. Ah.

Finalement, il ne fallait pas désespérer. La co-directrice du Ncis se redressa un peu rapidement ce qui lui valut un instant d’arrêt parce que cela tournait dans sa vision. Cependant, le faite de s’être fait tirer dessus par cinq personnes l’avait sans doute plus marquée qu’elle ne l’avouerait jamais parce qu’elle avait prit son arme qu’elle avait positionné dans son dos avec sa ceinture. Tout en s’approchant de sa porte d’entrée, sa main s’y portât par automatisme pour parer à toute éventualité. Bon en soi sa porte n’avait pas volé en éclats donc en l’occurrence, elle ne risquait pas grand-chose mais ce ne fut que quand elle l’eut ouvert et que son regard partit croiser un regard d’un bleu toujours aussi envoutant qu’elle rabaissa sa main la laissant ballotter librement à côté de son corps. Nul visiteur importun, rien que son ancien amant. Un léger sourire se dessina sur les lèvres de Jen avant qu’elle ne s’écarte un rien de la porte tout en l’ouvrant un peu plus pour le laisser passer.

-Jethro…

Dit-elle simplement avant de faire un mouvement de la tête en direction de l’intérieur. Bon en soi par politesse on ne laissait personne sur le pas de la porte.

-Je t’en prie entre… Qu’est-ce qui t’amène ?

Ça pouvait être légitime comme question ? Bien que ce n’était pas vraiment l’intérêt principal. Elle le serait tôt ou tard et après tout, elle avait tout le temps de le découvrir, il n’y avait pas le feu. Une fois qu’il fut entré, elle referma sa porte d’un mouvement de pied trahissant l’habitude et elle clappa dans un bruit sec. Peut-être avait-il remarqué son départ précipité ? Allez savoir, elle attendit gentiment une réponse tout en s’avançant vers le salon, c’était toujours mieux que le hall d’entrée.

À croire que parfois le hasard faisait bien les choses, enfin hasard rien n’était moins sur quand on finissait par sonner à votre porte. Il y avait énormément de raison possible et probable pour qu’une personne le fasse, certes il y en avait de moins en moins au plus l’heure devenait tardive mais ici c’était encore raisonnable. Fatalement vu qu’elle avait quitté le Ncis, on ne peut plus tôt, pour une fois. On pouvait bien de temps en temps casser les habitudes et essayer de se changer les idées non ? De toute façon que vous le vouliez ou non, c’était ce qu’elle avait décidée. Têtue et bornée comme elle pouvait l’être, elle ne changerait pas d’avis même si on lui demandait de rappliquer au Ncis, il attendrait le lendemain matin à une heure honorable et pas dans les premiers alors qu’il n'y avait toujours qu'une ou deux voitures sur le parking. Passons, elle n’allait pas hésiter pendant des heures pour aller ouvrir sa porte. Techniquement, il n’y avait rien à craindre et Jen n’était pas peureuse à ce point, depuis le temps qu’elle vivait seule ici, elle serait devenu complètement paranoïaque depuis longtemps. Cependant, elle n’avait pu s’empêcher par un réflexe de se munir de son arme comme pour s’assurer quand même une sécurité. Question que cette fois-ci on ne lui reproche pas de ne pas avoir été assez prudente. Tout était une question de définition. Si un quelconque stress sur l’identité de l’hypothétique visiteur avait pu être émis mentalement quand elle croisa le regard bleu de l’agent Gibbs, il n’y en eut plus aucun. Elle avait abandonné bien rapidement sa faible position de défense pour le laisser pénétrer dans sa demeure.

Bien que la question sur sa présence se fasse très vite formuler par la rousse. Après tout c’était quelque chose de légitime qu’on pouvait se demander à cette heure-ci. Peu importait qui se serait retrouvée à sa place, il aurait eu droit à la même question. Cependant, elle l’avait déjà laissée entrer en refermant sa porte bien avant que sa voix chaude ne reprenne, cassant le léger silence qui avait plané pendant quelques fractions de seconde bien qu’entre coupés par sa porte qui s’était refermée. Son regard émeraude se tourna à nouveau vers le sien pour s’y fixer alors qu’elle l’écoutait répondre sans détour. Ça c’était le moins qu’on puisse dire. Quand il parla de cognac, son regard glissa vers le bas pour rejoindre ses mains avant de voir ladite bouteille. Bien, il était vrai qu’elle n’aurait peut-être pas formulé exactement de la même manière sa question si elle avait vu l’ensemble mais elle s’était contentée de croiser son regard avant de la poser. Du cognac allons bon... Pas du bourbon… Boh ne faisons pas la difficile. Elle n’eut pas le temps de répliquer de toute façon qu’il enchainait. Ces répliques firent naitre un nouveau sourire légèrement amusé chez Jen bien qu’il y ait une petite quelques choses de malicieux là-dedans. Doit-elle relever les sous-entendus cachés ou les laisser bien tranquilles là où ils sont ? Oh dure choix, il lui tendait carrément la perche là, il s’en rendait compte ? Surement Leroy Jethro Gibbs ne parlait pas autant en une phrase si ce n’était pas voulu. Au final, elle ne serait pas franchement ennuyeuse cette soirée. Elle acquiesça avant de montrer d’un geste de la main le salon.

Bien qu’elle le devança un instant avant de se remettre devant lui, portant sa main droite sur son front comme pour être sur qu’il n’était pas fiévreux. Pure taquinerie, il était vrai. Elle finit par rabaisser son bras avant de reprendre la parole.

-Du bon temps? …Eh bien commençons par le début.

Quoi ? Son ton de voix avait tout autant l’air d’être sous-entendu. Oh et bien peut-être, il aurait été trop dommage que de faire semblant de rien alors que son esprit lui avait déjà décidé de remballer les efforts. Évidement le tout accompagné d’un mouvement de sourcil entendu. Revenue dans le salon où régnait une douce chaleur grâce au feu dans la cheminée, elle s’éloigna un instant de l’ancien marine pour aller ouvrir une armoire et dénicher deux verres en verre et revenir les poser sur la table basse présente au centre. Alors que ces paroles tournaient toujours dans sa tête. Elle redressa celle-ci et dirigea son regard émeraude vers le sien pour demander implicitement la bouteille qu’il tenait en main afin de savoir verser les verres. Après tout c’était toujours plus pratique comme ça.

-Tu es sûr que tu ne t’es pas trompé de bouteille ? J’ai plus l’habitude du bourbon que le cognac où c’est une manière de me dire que je dois trouver d'autres cadeaux dorénavant?

Un peu d’ironie à ne pas prendre mal. Elle avait quand même acheté la bouteille alors à moins qu’il en aille acheter la même par la suite, c’était bien celle qu’elle lui avait offerte par avant. Bien évidemment. Elle continuait de le regarder attendant tout simplement qu’il réponde à sa question. Alors qu’elle redéposait l’arme à l’endroit où elle l’avait prise avant de venir lui ouvrir. Elle ne croit pas vraiment en avoir besoin là maintenant.

-Ce jour est particulier ou cette envie t’a pris comme ça ?

Qui sait, peut-être ce faisait-il la même réflexion chez lui ? Allez savoir. En tout cas nul doute sa présence lui faisait plaisir et lui évitait sans doute la lecture d’un livre ennuyeux, seul chose restante si elle voulait éviter de replonger dans le travail.