The first time, it was next here [Gibbs]

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Washington, les rues

Haruko venait tout juste de déposer son fils, Aaron, chez ses parents. Enfin, plutôt chez sa mère puisque son père n'était pas dans les parages. Il était au boulot, comme d'habitude. Il avait du mal à quitter son job à bien y penser. Il se sentait bien derrière son bureau à donner des ordres et à aller en intervention de temps à autre. Il avait ça dans le sang, et Haruko avait toujours pensé que son père quitterait son job uniquement s'il se prenait une balle ou bien les pieds devants. C'est à dire à sa mort. C'était glauque à dire mais ça pouvait arriver. Et d'un certain côté, ça l'effrayait. Combien de fois Haruko lui avait demandé de ranger son flingue. Combien de fois elle lui avait dit qu'il était temps de ranger tout ça et de vivre sa vie de retraité. A s'occuper de ses petits enfants quand les deux bambins étaient dans la maison. A croire que Gabriel était un peu dur de la feuille. Ou du moins, il entendait uniquement ce qu'il désirait. Enfin, passons.

Aaron était donc chez sa mère. Habituellement, elle l'aurait gardé. Mais elle avait des choses, tout un tas de choses à faire. Quelques courses, d'une, mais aussi ... de la surveillance. Sa mission top secrète. Celle dont personne n'était au courant. Pas même son mari. Comment pourrait-il le savoir, d'ailleurs, puisqu'elle lui mentait depuis presque treize mois. Pour leur bien. C'était ce qu'elle se disait. Tout ce qu'elle faisait, les petites cachotteries et tout ça, c'était pour le bien de sa famille. Y'avait des jours où elle se disait que mener une vie plus ou moins normale, pourquoi pas. Ca lui permettrait de passer un peu plus de temps avec sa famille, avec ceux qu'elle aimait, et aussi élever ses enfants. Néanmoins, quand elle faisait de belles prises et qu'elle mettait derrière les barreaux des personnes nuisibles, elle ne pouvait s'empêcher d'avoir un certain sentiment de fierté. Et elle se disait qu'elle protégeait ses enfants de toutes les horribles choses qui pouvaient se produire.

Haruko, quelque peu perdue dans ses pensées, fut surprise par la pluie. Manque de chance pour elle, elle n'avait pas de parapluie sur elle. Fallait dire qu'au petit matin, quand elle était partie, elle ne pensait pas qu'il pleuvrait. Pourquoi ? Parce qu'il n'y avait pas de nuage à l'horizon. Mais le temps avait vite changé. La preuve puisqu'il pleuvait à présent. "La poisse ..." s'exclama Haruko en soupirant. Elle secoua la tête. Elle n'était pas bien loin du coffee shop où elle allait souvent. Bien sûre, dans la boutique, on ne vendait pas que du café. Mais c'était principalement le cas. Il y avait aussi du thé. Un bon thé qu'elle aimait bien. Alors, elle s'engouffra dans le bâtiment, se protégeant ainsi, au passage, de la pluie. Coup d'oeil à droite, coup d'oeil à gauche, il lui semblait reconnaître quelqu'un de présent dans le coffee shop. Un grand amateur de café d'ailleurs qu'elle avait eu l'occasion de rencontrer grâce à son homme.

**«**Donald Mallard**»** **♠ Nombre de messages :** 343

La fin de semaine n'était pas ce qui est prévu chez moi à mon habitude! J'ai passé toutes mes soirées à avancer la construction de mon bateau mais ce samedi-là, je l'ai réservée pour stimuler mes neurones et replacer ma batterie d'énergie vive! Puisque j'ai assez roulé durant la semaine, j'ai plutôt opté d'aller me rendre au centre-ville par le transport en commun et vivre ma journée si aucun incident ne se produit! Quand je suis libre, je me rendais au coffee shop pour lire le journal et bien sur, prendre mon café quotidien! En lisant le petit carré météo, le journal annonce une forte probabilité d'averses. Il faut croire que les experts en la matière ont raison car quelques minutes suffit pour que la pluie se mette de la partie!

Qu'est-ce que je disais? J'ai bien fait de rester à l'abri!

Sirotant chaque gorgée de ce délicieux liquide noir qui remonte ma colonne vertébrale durant mes enquêtes, j'observais tous les sections des quotidiens suivants : Washington Post, Washington Time Paper, etc. Je décortiquais chaque article tout en buvant mon café. C'est alors que je sentis passer la présence d'une amie proche, la conjointe de mon collègue Mike Morricone. Hanuko fut surprise de l'averse et alla se cacher pour attendre la fin de cette pluie. Sa présence me fait chaud au coeur car de la compagnie, c'est ce que j'ai de besoin pour l'instant! J'ai toujours aimé son audace de camoufler son titre d'agent secret sous le couvert de représentante de commerce mais quand elle fut impliquée dans une mission, personne ne laisse sa place!

Hanuko, quelle bonne surprise! On dirait que la pluie ne t'a pas aidée. Ça marche toujours, ton commerce?

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Haruko n'irait pas jusqu'à dire qu'elle n'aimait pas la pluie. Mais elle n'aimait pas se faire surprendre. Comme tout le monde d'ailleurs. Heureusement que le coffee shop n'était pas bien loin, au moins, elle ne risquerait pas d'être trempée de la tête aux pieds. Elle était donc là, dans la boutique de café, un endroit qui lui avait permis de rencontrer plein de gens. Et un endroit qui l'abritait un moment, le temps que la pluie cesse. Elle espérait que ça ne dure pas trop longtemps. Parce qu'elle avait des choses à faire quoi. Et plus vite la pluie cesserait, plus vite elle pourrait faire ce qu'elle avait à faire, et plus vite elle pourrait aller rechercher ses enfants. Et mieux ça serait, pour sûr.

Un coup d'oeil à droite, à un coup d'oeil à gauche, elle reconnut l'agent Gibbs qui buvait son café. Et dire que ça aurait pu partir en sucette à une époque. Parce que Haruko travaillait sur un gros trafic d'armes, ce que Michael ne savait pas d'ailleurs. Et le type à la tête du trafic ressemblait comme deux gouttes d'eau à Gibbs. Mais fort heureusement, elle avait réussi à élucider cette affaire. Et tout est bien qui finit bien comme on le dit souvent, n'est-ce pas ? Quoi qu'il en soit, Haruko faisait la queue pour se prendre un bon thé, un de ses thés qui allait la réchauffer et qui lui ferait du bien. Elle était en train de payer quand elle entendit une voix dans son dos qui l'interpellait. Gibbs l'avait reconnue. Et pourtant, ils ne s'étaient pas parlés aussi souvent que ça. Enfin, la brune avait l'impression de le connaître, grâce à son homme, puisque Michael parlait quand même souvent de lui. "Leroy." avait-elle dit avec un sourire et la tête légèrement penchée sur le côté tandis qu'elle récupérait sa monnaie. "Et non, la pluie m'a surprise. Heureusement que je n'avais pas les enfants avec moi parce qu'ils n'auraient, sans doute, pas apprécié d'être mouillés eux aussi." Mais Eliza était à l'école. Et Aaron était sagement avec sa mère. Gibbs lui avait demandé comment ça allait son commerce. Commerce qu'elle n'avait pas, bien évidemment, mais quand on lui parlait de ça, elle parlait du commerce de sa mère, de la boutique que cette dernière tenait toujours. "Ca marche plutôt bien. C'est peut-être pas un commerce qui attire beaucoup de clients parce que les produits asiatiques sont peut-être moins en vogue que d'autres produits mais j'ai toujours la tête hors de l'eau." Ce qu'elle voulait dire par là ? C'est que ça fonctionnait plutôt bien. "Et toi alors ? Le boulot ? Toujours à faire des heures et des heures sans compter ?" Haruko porta son thé à ses lèvres.

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